Pascal Rophé
While the French government prepares a new territorial division of France, the ‘Orchestre National des Pays de la Loire’ is worried about possible consequences, since this orchestra serves the cities of Nantes and Angers in a region that is likely to disappear with the reform. The Orchestra published the following text.
COMMUNIQUÉ DE L’ORCHESTRE NATIONAL DES PAYS DE LA LOIRE SUR LA REFORME TERRITORIALE
Un orchestre, une région, un enjeu!
Rappelons tout d’abord que cet orchestre, en raison de sa double implantation géographique, est unique au monde. Pourquoi ? Il y a quarante-trois ans, en 1971, sur une idée de Marcel Landowski alors directeur de la Musique au Ministère de la Culture, quelques élus visionnaires, seuls au départ, décidèrent de mettre en commun leurs moyens pour fonder un grand orchestre symphonique de haut niveau.
Il s’agissait du maire d’Angers, du maire de Nantes et des présidents des conseils généraux de Loire-Atlantique et de Maine-et-Loire. Audacieux, ils donnèrent à cet orchestre le nom d’une région qui disposait sans doute là d’un de ses actes fondateurs ! C’était tout juste une circonscription d’action régionale dont le périmètre à cinq départements baptisé « Région Pays de la Loire » avait été défini par un arrêté du 28 novembre 1956 créant les programmes d’action régionale.
Donc en 1971 naissait l’Orchestre Philharmonique des Pays de Loire, connu pendant vingt-cinq ans sous le sigle de OPPL.
En 1988, menacé dans son existence même, faute de financements suffisants, l’OPPL n’a dû sa survie qu’à l’intervention de la Région des Pays de Loire qui prit cette année-là le leadership des collectivités et devint le premier financeur de l’orchestre. Depuis cette date, la Région n’a cessé d’affirmer son rôle prépondérant. Elle apporte aujourd’hui le tiers des financements publics de l’orchestre, devenu orchestre national en 1996. L’OPPL devient alors ONPL.
L’ONPL donne aujourd’hui 300 concerts par an et touche près de 200 000 spectateurs dans tous les Pays de la Loire. Avec près de 10 000 abonnés, il est l’orchestre qui connaît la plus forte audience européenne. La preuve ? Son taux d’autofinancement (près de 25%) est, selon les chiffres du Ministère de la Culture, le meilleur des orchestres comparables.
En quarante ans l’ONPL et ses cent musiciens ont effectué des dizaines de tournées dans le monde. Rien qu’en 2013 notre orchestre s’est produit à la Folle Journée de Tokyo en mai (6 concerts au Japon) puis en Chine en septembre (5 concerts dont deux à Pékin). Chaque fois il est perçu non seulement comme l’ambassadeur de notre région et de nos villes mais aussi comme le représentant de la culture française dans ce qu’elle a de meilleur : son élégance, son raffinement, sa grande exigence et sa popularité.
S’est-on demandé ce qu’il adviendrait de ce magnifique outil de développement culturel si les Pays de la Loire disparaissaient ou, pire, étaient vendus à la découpe aux régions voisines par les apprentis-sorciers du remodelage territorial ? Il connaîtrait le sort de la région dont il porte le nom et disparaîtrait inévitablement. C’en serait fini du Boléro de Ravel, des symphonies de Berlioz ou de Mahler et même de l’Apprenti-Sorcier (celui de Paul Dukas) ! Plus jamais ne résonneraient à Nantes, à Angers, à Laval, au Mans, à La Roche sur Yon, ces chefs d’œuvres qui enchantent des dizaines de milliers de ligériens. Place alors aux concerts de petites formations orchestrales, au répertoire limité, s’ils ne sont pas complétés par les grandes œuvres du répertoire symphonique. Certaines régions connaissent cette situation. Nul n’a envie de les imiter.
L’ONPL avec la nomination de son nouveau directeur musical français (une première dans notre pays depuis plus de 20 ans…) est une formation qui va de l’avant avec des projets régionaux, nationaux et internationaux pour les années à venir. Ne lui coupons pas les ailes !
Alain Gralepois PascalRophé MichelAyroles
Président de l’ONPL Directeur Musical AdministrateurGénéral
