Bénéficier en France du titre ‘Opéra National’ et des subventions afférentes est lié à un cahier des charges exhaustif. Afin de contrôler si ce cahier des charges est bien respecté, un groupe de contrôleurs débarque régulièrement dans les maisons et dresse, après une enquête qui peut durer des mois, un rapport. Ce rapport devant justifier l’existence même des apparatchiks, il est généralement salé afin de plaire aux responsables politiques qui se féliciteront d’avoir de si bons inspecteurs.
A Bordeaux, maison qui malgré un scandale de détournement de fonds, fonctionne généralement bien et a des finances saines, les inspecteurs ont été particulièrement ‘inspirés’. Selon leur rapport, publié par le journal Sud-Ouest, ils ont constaté que sur les cinq dernières années, l’Opéra a accumulé un excédent de… 1,8 million d’Euros, ce qui, selon les agents de l’État, constitue « un matelas de sécurité très rare aujourd’hui dans les structures du spectacle vivant ». De là à inciter une direction d’opéra, en temps de crise, à prendre plus de risques, relève de l’état d’esprit des apparatchiks accros à la critique coûte que coûte. Car pour eux, prendre des risques, signifier: programme plus de spectacles qui risquent de ne pas remplir la salle, donc de rapporter moins…Messieurs, pour vous, le canon virtuel de Pizzicato est bien mérité.