Dans son traité ‘Musick’s Monument’, Thomas Mace trouvait les mots justes, bien que dans un style fort fleuri, pour décrire toute la magie des ‘consort songs’, qu’il pratiquait lui-même dans sa jeunesse dans les années 1630. ‘Musicall Humors’, en compagnie de la soprano Eugénie Warnier, nous présente ici un merveilleux florilège de ce patrimoine, créé par les plus grands compositeurs et destiné aux professionnels, bien sûr, mais également à l’amateur. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques du consort de violes, de pouvoir offrir aux non-professionnels un répertoire qui leur restera toujours abordable sur le plan technique, tout en le gratifiant d’une substance musicale extrêmement intense.
La viole de gambe étant, per se, un instrument d’une extrême sensibilité, celle-ci se décuple encore dès qu’on la pratique en consort. Il suffit alors de lui adjoindre un ou plusieurs chanteurs de talent pour arriver à des ‘récréations musicales’ fort abouties. De nos jours, l’engouement de la musique ancienne faisant son chemin, les consorts de violes se multiplient, de sorte que ce patrimoine vit une véritable renaissance. Cette renaissance fait d’ailleurs les beaux jours des facteurs et des luthiers dont les plus fameux actuellement résident en France et en Belgique. Aussi n’est-il point étonnant que sur les six violes présentes sur ce CD, quatre proviennent de l’atelier de Judith Kraft, une de François Bodart, et la sixième de l’atelier de Pierre Jacquier. Du côté du continuo, il faut encore souligner la présence d’un Orgue de table Renaissance sorti de l’atelier de Quentin Bluemenroeder, d’un clavecin et d’un virginal réalisés par Philippe Humeau. Finalement, il n’y a plus guère que le cistre réalisé par Peter Forrester, le luth (Ivo Magherini) et le luth de Paul Thomson qui ne proviennent pas de l’hexagone. On est donc plongé dès la première plage dans cet univers feutré et si typiquement britannique de la musique de consort de violes.
‘Musicall Humors’ se meut manifestement sur un terrain de prédilection qu’il connaît et maîtrise à la perfection. Eugénie Warnier, avec un timbre de soprano très léger, convient parfaitement à ces pièces qui se passent allègrement des grandes voix. Vive et espiègle, elle a suffisamment de cran pour leur insuffler la verve et parfois le mordant qui font de ces pages, aux abords simples, de véritables petits bijoux.
Ein attraktives Programm von ‘Consort Songs and Music’, meisterhaft dargeboten von ‘Musicall Humors’ und dem leichten und virtuos-spritzigen Sopran von Eugénie Warner.
Consort songs and music, brilliantly played by ‘Musicall Humors’ and brightly sung by Eugénie Warner, whose sparkling light voice suits this repertoire very well.