American Serenade; G. Gershwin: Porgy and Bess Fantasy; L. Bernstein: Serenade (after Plato's 'Symposium'); F. Waxman: Carmen Fantasie for violin & orchestra; Rachel Kolly d’Alba, violon, Orchestre National des Pays de la Loire, John Axelrod; 1 CD Warner Classics 2564657657; 11/11 (66'12) – Critique de Rémy Franck
Sur ce CD, toutes les musiques se transforment, s’arrachent de leur partition, du papier primitif, pour déshabiller les conventions et apporter à ce qui est écrit le frisson d’une vie nouvelle.
Le bonheur d’être en vie envahit la Fantaisie de ‘Porgy and Bess’ autant que celle de ‘Carmen’, et surtout la ‘Sérénade’ qui se dépose dans nos oreilles en perles brillantes. L’atmosphère de cette pièce, à qui d’autres ont fait partager le sort d’Eurydice, devient fluide et sensuellement énergique dans une fraîcheur humide, délicatement parfumée. Jamais le génie de Bernstein n’aura connu des mains, celles d’une violoniste et celles d’un chef, qui se seront appliquées à une réalisation aussi raffinée et aussi riche de son hymne à l’amour, pour dévoiler dans un véritable rituel des sens la magie de caresses musicales. Plaisir et volupté, tendresse et séduction, un voyage dans le profond ressenti et partagé!
Dans les trois œuvres, l’élan du violon de Rachel Kolly d’Alba est renaissance, métamorphose. Elle ose tout, forte du support de John Axelrod qui l’accompagne dans cette conquête de l’amour mis en musique par trois compositeurs américains. Dans l’intimité elle nous enveloppe de senteurs veloutées, dans de fols envols d’allégresse elle s’emballe et s’enflamme, partage avec nous les déchirements de la passion, pour atterrir dans la sensualité de l’âme séductrice qui brûle même dans la sérénité.
Heureusement le destin chérit les prodiges. John et Rachel en font partie. Leur magie? Inspirés, elle avec son violon et lui avec son superbe orchestre, ils incarnent tout ce qui fait vibrer le cœur du mélomane dans ce luxe qu’il est seul à connaître, le luxe d’un supplément d’âme dont se privent ceux qui ne savent écouter. Bonheur, bonheur. RéF
Rachel Kolly d’Alba and John Axelrod reinvent all of this music in the richest and finest possible performances. The violinist is sensual and passionate, the orchestra superb: a big pleasure!
Rachel Kolly d’Alba und John Axelrod lassen die Werke von Bernstein, Gershwin und Waxman neu erstehen in einem Ritual der Sinnlichkeit, zwischen berührender Zärtlichkeit und flammender Leidenschaftlichkeit. Pures Glück!
