‘Stiffelio’, l’opéra que Giuseppe Verdi présenta en 1850 à Trieste, se base sur une une histoire d’adultère dans la maison d’un pasteur qui fut mal acceptée par le public et la censure. Le compositeur en recycla la musique sept ans plus tard sous le titre ‘Aroldo’, avec une intrigue située au Moyen-Age. Le Stiffelio original ne fut retrouvé qu’en 1960 et ressuscité en 1993 au ‘Metropolitan Opera’ de New York.
Dans la production éditée par c-major, la dramaturgie et la musique se complètent et sont d’un niveau élevé. Comme l’histoire se passe dans une communauté protestante ahasvérienne, le décorateur a opté pour des intérieurs avec des murs immenses, peu de sorties et sans fenêtres ainsi que des costumes rigides et austères, créant ainsi une ambiance de monastère. Le sol est couvert de textes bibliques en latin. Les noirs et les gris dominent. Seul le rôle de Raffaele, le séducteur de Lina, est habillé en orange. Lina elle-même porte du blanc dans la dernière scène, symbolisant le pardon. Cette mise en scène, riche en symboles, respecte l’œuvre et le message que Verdi avait voulu donner.
Le jeune chef Andrea Battistoni dirige avec trop de rigidité, peu de rubato et il oublie d’équilibrer rythmes et transitions dynamiques afin de mieux faire valoir des effets verdiens.
Le niveau des chanteurs est très élevé. Le ténor Roberto Aronica reste noble et incarne un Stiffelio émotionnellement mature, à la voix chaude et ronde, capable de longs phrasés. La soprane Gunaqun Yu, âgée de 29 ans, comprend son personnage et la vulnérabilité du rôle de Lina. Elle brille surtout dans les registres moyens et aigus. Le plus expérimenté dans cette production et dans le répertoire de Verdi est sans doute le baryton Roberto Frontali, à la voix riche en couleurs et très expressive.
Verdis ‘Stiffelio’ in einer effizienten und symbolbeladenen Produktion aus Parma, mit guten Sängerleistungen unter einem etwas fantasielosen Dirigenten.
Verdi’s Stiffelio is shown here in an excellent and highly symbolic production from Parma. While singing is good, Battistoni’s conducting is rigid and bare of spontaneity.